Sevran en 2100

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Sevran en 2100

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Pendant le stage d’été d’I.D.E.E.S., nos jeunes ont suivi des ateliers où ils ont travaillé en groupes sur un thème choisi. Puis, chaque groupe a écrit un article. Voici le deuxième, sur le thème futuriste de Sevran en 2100.

Quatre jeunes de Sevran ont passé une journée en immersion à Sevran dans 85 ans, en 2100.

En 2100 à Sevran, il y a la seule et unique usine de voiture volante créée de la fusion d’une voiture et d’un avion. Cette voiture ne marche qu’avec l’élixir, une nouvelle énergie renouvelable découverte par Mohamed Elixir, un habitant de la cité des Beaudottes.

Présentation de Mohamed Elixir.

Le génie Mohamed est un jeune entrepreneur qui habite dans le quartier des Beaudottes. Grâce à lui, la ville de Sevran est devenue la ville la plus riche du monde.

L’énergie de la voiture volante est l’élixir, une nouvelle énergie renouvelable. Cette énergie est présente seulement dans un endroit à Sevran, tenu secret. C’est ce qui a aussi participé à la notoriété de Sevran.

Qu’est devenue la cité des Beaudottes ?

La cité des Beaudottes a été entièrement rasée en 2050, laissant place à des tours immenses. C’est devenu le quartier le plus riche de Sevran. Mohamed Elixir a donné son nom à la plus grande tour du quartier. C’est lui qui a permis à ce quartier d’être aussi riche.

Le chômage est presque inexistant à Sevran grâce à la nouvelle usine de création de voitures volantes et aux nombreuses entreprises qui se sont installées dans le quartier des affaires aux Beaudottes.

Le Centre Commercial Beau Sevran est devenu une plateforme de Drive. Les caissiers ont été remplacés par des robots. Il reste seulement une dizaine d’Hommes qui y travaillent pour faire fonctionner les robots.

Sevran en 2100 est encore meilleure qu’aujourd’hui. C’est une ville où il fait bon vivre et où les habitants ne manquent de rien.

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Interview d’Ali Jiar, Elu de Sevran aux nouvelles technologies par Mohamed, Djibril, Sofiane et Bilal.

Jeune d’I.D.E.E.S. : Comment voyez-vous la cité des Beaudottes dans le futur ?

Ali Jiar : Dans quelques années, nous allons avoir une classe moyenne de plus en plus importante. Il y aura plus de monde sur Terre donc plus de gens à nourrir. Aujourd’hui, les énergies se renouvellent peu comme l’eau, on va donc de plus en plus se poser la question de la gestion des énergies. Il y aura moins de surface agricole, plus de structures. On devra donc se poser la question de comment vivre ensemble dans des villes qui seront très peuplés. 75% de la population mondiale vivra dans une ville dans 50 ans contre moins de 50% aujourd’hui. Qui dit vivre dans une ville dit plus de concentration, plus de transport plus de voiture, etc.

Aujourd’hui, nous vivons sur internet. On se marie, on mange, on trouve ses vacances sur internet, on achète sa maison, on loue sa maison… Ça fait partie de la genèse de notre vie. Le numérique va avoir une part encore plus importante dans le futur. Je pense qu’il y aura de plus en plus d’objets connectés, on a la montre connectée qui vient de sortir, on aura des lunettes connectées, des tee-shirt connectés qui seront connectés eux-mêmes avec des téléphones portables… Dans le futur, il y aura des fenêtres intelligentes. Aujourd’hui, des Start up travaillent concrètement sur ces technologies. On cliquera sur la fenêtre puis le volet va se rabattre automatiquement, puis une fois que le volet sera rabattu on pourra y regarder la télé. Il n’y aura plus besoin d’installer de télé, ce sera quelque chose de complètement extraordinaire. Il y aura des frigidaires intelligents. Au lieu d’aller faire ses courses, le frigidaire va calculer notre consommation, il va savoir ce qu’on aime puis enverra directement la commande au supermarché. Dans le futur, il y aura des voitures qui permettront de se déplacer à la vitesse de la lumière, on pourra se déplacer d’un point A à un point B en un clin d’œil.

On aura des lieux de mixités sociales. Aujourd’hui aux Beaudottes, et à Sevran en général, on trouve des gens avec des revenus pas très hauts. Dans le futur, on aura une plus grande classe moyenne.

La question de l’agriculture va se poser, on fera de l’agriculture verticale. C’est un concept étudié par la NASA. Cette question se pose notamment dans les grandes métropoles comme New York. Sur les grattes ciels, on pourra développer une agriculture qui consomme moins d’eau, moins d’énergie. C’est l’agriculture du futur. Demain, on pourra avoir des jardins partagés sur les immeubles, où les gens pourront cultiver, se rencontrer, etc. Demain, on aura les conciergeries virtuelles qui pourront programmer les activités de la journée. Vous pourrez connaitre les gens qui sont dans votre immeuble grâce à la technologie et à un réseau social du futur. On aura des comités de quartiers numériques et les gens, même à l’autre bout du monde, pourront y participer.

Le monde a rendez-vous à Sevran comme le dit souvent le Maire. Aujourd’hui, dans cette ville, on a plus de 70 nationalités, dans le futur ces gens là pourront échanger, se rencontrer, grâce au numérique.

Jeune d’I.D.E.E.S. : Pensez-vous que Sevran sera toujours une ville aussi pauvre dans 85 ans ?

Ali Jiar : Non. Aujourd’hui, à Sevran, on a un Maire formidable qui se bat pour la ville, comme en témoigne la grève de la faim qu’il a fait, et on espère que c’est un acte qui va permettre à tous les élus, ceux qui vont nous succéder, de se battre, pour qu’il n’y ait plus de chômage, pour qu’il y ait moins d’inégalités. A Sevran, on a de vrais talents, des gens qui ont des idées formidables, des gens qui veulent créer des entreprises, des jeunes qui viennent avec des idées, avec des projets, qui veulent créer des restaurants innovants, des centres de formation, etc.

Jeune d’I.D.E.E.S. : Êtes-vous d’accord avec notre vision de Sevran en 2100 ?

Ali Jiar : Bien sûr, c’est une vision très optimiste, très ambitieuse. C’est une vision où l’on fait rêver, et dans l’innovation il y a le coté du rêve. On doit toujours rêver, repousser ses limites, et votre vision, la vision d’une entreprise à Sevran où la ville devient très riche je trouve que c’est une vision formidable parce que dans les quartiers populaires d’aujourd’hui, on a les vrais talents de demain. Et votre vision c’est ça que ça veut dire. C’est une vision de partage parce que dans votre vision, Mohamed Elixir c’est quelqu’un qui réfléchit et qui partage. Il aurait pu créer son entreprise à Singapour, il aurait pu défiscaliser au Luxembourg comme le font les entreprises américaines pour gagner plus d’argent et payer moins d’impôts, mais dans votre vision Mohamed Elixir fait son entreprise aux Beaudottes et il fait embaucher les gens de sa ville. C’est une vision où les quartiers pauvres d’aujourd’hui deviennent les quartiers riches de demain, et c’est une vision que je partage.

Jeune d’I.D.E.E.S. : Pensez-vous que, dans le futur, les robots auront remplacés les hommes dans des domaines tels que la grande distribution ?

Ali Jiar : Je vais vous citer un exemple très concret. Carrefour Sevran a ouvert ici un drive. C’est un endroit où vous faites vos courses sur internet et vous récupérez vos courses dans ce drive. Ce drive a permis de créer de l’emploi, il y a six emplois qui ont été créé. C’est de la nouvelle technologie qui a créé de l’emploi. Je ne crois pas que les robots remplacent les hommes. Les robots ont des programmes, des processeurs limités. À partir du moment où l’on va dépasser les algorithmes, on va dépasser la limite du robot, et c’est ce qui fait la différence entre un robot et un être humain. C’est que nous, les êtres humains, nous ne sommes pas des algorithmes.

Jeune d’I.D.E.E.S. : Quelles sont vos aspirations pour le futur de Sevran ?

Ali Jiar : Je rêve d’un Sevran où il y a un Front National à 0%, moins d’extrémismes quels qu’ils soient, moins de racisme, d’islamophobie. Quand on vit à Sevran, c’est très compliqué de trouver un travail. Quand on envoie un CV et qu’on habite à Sevran c’est très compliqué. Il y a une discrimination géographique, une discrimination d’origine qui existe. En tant qu’élu, je lutte contre ça, avec le Maire et beaucoup d’autres élus.

Nous vivons aujourd’hui en France, un pays formidable où l’on peut s’exprimer librement quand d’autres ne le peuvent pas.

Je rêve d’un Sevran où l’on parle librement, mais avec du respect parce que le racisme n’est pas une liberté de parole. Je suis pour un Sevran qui soit tolérant, que les gens puissent ne pas se juger, qu’on puisse éviter toutes les formes d’extrémismes. Je rêve d’un Sevran où les gens vivent bien, vivent mieux quels que soient leurs choix, quelles que soient leurs aspirations. Je rêve d’un Sevran où il y a moins de chômage, moins de discrimination, où l’on arrête de pointer du doigt les gens des quartiers. Je rêve d’un Sevran multicolore et pas simplement sur des papiers. Je rêve d’un Sevran où il n’y aurait pas de quartier Sud et de quartier Nord, d’un pont qui serait une vraie tolérance entre les gens. J’aime citer ce proverbe mexicain, je rêve d’un Sevran qui ressemble un peu à cette phrase où les extrémismes rêvent de nous avoir enterré, rêvent d’avoir enterré un certain nombre d’énergies, de potentialités et de jeunes talents. Ce proverbe dit « On pensait nous avoir enterré et en fait on a planté des graines ».

Mohamed, Bilal, Sofiane et Djibril, encadrés par Fadoua. Un grand merci à Ali Jiar pour cette interview.

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